Marc ~ I'm like your slave, but my loyalty is not yours [Fini]

Vous voulez que je vous parle de mon caractère ? Oui, pourquoi pas, même si ce n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant, mais peu importe.  Tout d'abord, il faut que vous sachiez que je n'ai jamais aimé me battre, j'ai toujours trouvé que la violence ne résolvait rien, alors ça fait peut-être un peu "mou" pour un homme de dire cela, mais je m'en moque et puis vous savez, parfois les mots font beaucoup plus mal que les coups, j'aime manier l'ironie. Lorsque je veux quelque chose, je fais tout ce qu'il faut pour l'obtenir, je ne fuis pas devant les obstacle, un peu têtu, obstiné... c'est tout moi ça.. Mon plus gros défaut en fait, c'est ma jalousie, j'essaye de la contrôler, mais c'est loin d'être facile croyez-moi. Si vous avez un secret à confier, vous pouvez me le dire, je ne le répéterais jamais. Depuis que je suis môme, j'ai toujours eu une grande facilité à lier connaissance. J'ai un tic, lorsque je suis nerveux, je ne peux pas m'empêcher de me ronger les ongles, c'est loin d'être très glamour, j'en conviens, mais c'est plus fort que moi. Que puis-je vous dire d'autre ? J'ai un tatouage sur l'épaule droite, c'est un aigle.

Cher Journal,

Deux ans...cela fait deux ans que je vis cette situation atroce. Deux ans que je suis presque l'esclave d'un foutu vampire. Oui, tu as bien vu, un vampire. Sérieusement, je pensais que les vampires n'étaient que des êtres de fictions, tu sais comme Dracula par exemple, j'aime beaucoup le livre de Bram Stocker, même si la lecture en est quelque peu ardu, étant donné que c'est en vers, seulement là, le vampire à qui je suis obligé d'obéir est bien réel. Il est limite effrayant. Pourquoi ne te défends-tu pas ? me dirais-tu. Je te répondrais que premièrement, je tiens à la vie et deuxièmement. Il me tient complètement en son pouvoir tout simplement parce qu'il retient Thibault, l'homme que j'aime, quelque part, dans un endroit que lui seul connaît et il y a deux ans il m'a dit que si je lui obéissait sagement, si j'étais bien "docile" en tout ce qui lui plaira de me demander, alors je pourrais peut-être revoir Thibault lorsqu'il aura décidé que j'avais assez travaillé. Cette phrase était à double sens bien sûr, je ne suis pas stupide. Il est fort possible que "revoir Thibault" signifiait mourir en même temps que lui, mais sincèrement je m'en moque, cela fait deux ans que je ne l'ai pas vu et il me manque à un point que tu ne saurais imaginer. Le vampire qui le retient captif est tellement effrayant dans sa manière d'être que je pense que dès que j'aurai fini d'écrire ces quelques mots, je brûlerais la page de ce cahier histoire qu'il ne tombe pas dessus. Il peut être très violent quand il veut et je n'ai pas envie qu'il s'en prenne à moi...ou pire, à Thibault, mais j'avais besoin de me confier et je ne peux le faire sans mettre en danger la personne à qui je parlerais, alors je me confie à une feuille de papier, c'est moins dangereux.

Ainsi donc, comme c'est la première fois que j'écris dans un journal, je vais me présenter. Je suis Marc Delalande et je suis à Paris il y a quarante-cinq ans de cela. Je suis médecin, pour la plus grande joie de mes parents, homosexuel affirmé, pour leur plus grande honte. Oui, lorsque je l'ai annoncé à mes parents, ils m'ont tout simplement mis à la porte. Ce n'était pas très grave, je n'étais pas vraiment proche d'eux et puis j'avais vingt ans, je pouvais, malgré le fait que je commençais mes études de médecine, me trouver un appartement. Je suis fils unique, mais cela m'a manqué de ne pas avoir de frère ou de soeur.

Mon enfance et mon adolescence se sont déroulées le plus normalement du monde. Je faisais des bêtises comme les autres gamins, mais c'était principalement pour attirer l'attention de mes parents, ce qui n'a jamais marché d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, il n'y a rien d'intéressant à dire sur cette période. Paradoxalement, c'est à partir du moment où mes parents m'ont mis à la rue que ma vie a vraiment commencé. J'ai pu obtenir une bourse pour poursuivre mes études de médecine. Je voulais être médecin urgentiste et j'ai réussi. Aujourd'hui je suis chef du service des urgences à l'hôpital Necker de Paris.

C'est à l'âge de trente ans que j'ai fait la connaissance de Thibault, ce fut le coup de foudre. Avant lui j'étais plutôt du genre à papillonner à droite et à gauche, mais Thibault m'a fait découvrir le plaisir d'être fidèle à une seule et même personne. Je l'aime comme un fou, je ne sais pas ce que je deviendrais sans lui. J'ai galéré pendant un an pour réussir à le séduire, il m'avoua plus tard que lui aussi avait "flashé" sur moi, mais connaissant ma réputation, il avait peur de s'engager dans une histoire avec moi. Lorsque j'ai su cela, j'ai tout fait pour qu'il voit que j'avais changé, que si nous étions ensemble, je ne serais qu'à lui et à personne d'autre.

Lorsque j'ai eu trente-cinq ans, Thibault et moi avons emménagé dans une petite maison de la banlieue parisienne. Notre vie aurait pu continuer ainsi, partageant notre temps entre nos soirées à la maison et nos emplois respectifs. Seulement il y a deux ans, alors que je rentrais du travail, ce n'était pas Thibault que je voyais assis dans le canapé, mais un type, assez grand et à l'air plutôt froid. Avant que je n'ai eu le temps de parler, il m'annonça qu'il retenait Thibault captif quelque part et si je lui obéissait, aucun mal ne lui serait fait. Naturellement, je me suis d'abord rebellé, mais son visage changea et ses yeux devinrent jaunes. Seigneur, je n'avais jamais vu une telle créature. Il m'expliqua qu'il était un vampire et qu'il lui serait facile de me supprimer ou de supprimer Thibault en me laissant vivre avec le poids de son absence. Je me suis donc soumis à sa volonté.

Il savait que j'étais médecin au service des urgences et m'annonça que je devrais le fournir en poches de sang lorsqu'il n'aurait pas chassé depuis longtemps, que je devais l'aider à maquiller les meurtres qu'il faisait en les faisant passer pour des accidents. Etant donné que je dois signer les constats de décès...j'ai effectivement une place de choix pour lui.

Je lui obéis, sans poser de question, sans en parler à quiconque. Je fais cela pour Thibault, j'espère tant le revoir un jour, lorsque je demande au vampire s'il va bien, soit il ne me répond pas ou alors il change le sujet de la conversation. Je n'aime pas ça, j'ai l'impression qu'il me cache quelque chose, mais je n'ai pas le choix, je dois faire ce qu'il me dit.

Je dois y aller, alors je vais mettre un point final à cette page et je vais l'arracher puis la brûler...on ne sait jamais.

Marc Delalande.

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