AUX PREMIERS JOURS.
1957 - Naissance de Dean.
1965 - Il apprend que son père est un Observateur, et qu'il devra lui aussi en être un. Il commence à suivre des cours.
1975 - Dean est mis en relation avec Rupert Giles, un observateur d'une quarantaine d'années typiquement Anglais, timide, traditionaliste et renfermé. Il réalise soudainement qu'il est bien plus proche de cet homme que de son propre père. Homme bourru et peu présent qu'il lui a imposé ses choix sans jamais lui demander ce qu'il désirait.
1980 - Dean se voit confier sa première potentielle. Une jeune femme à peine plus âgée que lui. Contre toute attente, son caractère volage et mauvais bougre, il en tombe amoureux.
1982 - Une mission dérape, sa protégée s'étant jetée dans la gueule du loup sans avoir les capacités d'une tueuse se retrouve confrontée à un démon. Elle parvient à le tuer, faisant la fierté et l'admiration de tous. Malheureusement pour elle, ses blessures se révèlent plus graves qu'ils ne le croyaient. Le poison du démon tue lentement la potentielle, jusqu'à mettre fin à ses jours.
1984 - Dean erre pendant 2 ans, sombrant dans la déprime et la boisson avant d'accepter une offre de Wolfram&Hart. Dean se fait greffer toutes les connaissances occultes dans le crâne. Le conseille l'apprend quelques mois plus tard lorsque Dean réalise une affaire des plus difficiles. En effet, les solutions proposées par ce dernier n'étaient écrites nulle part, dans aucun ouvrage.
1990 Depuis ce jour, Dean aligne les petits boulots, devenant de plus en plus instable. Sombrant dans la déprave et ne faisant plus réellement la différence entre bien et mal.
AUJOURD'HUI./FLASHFOWARD
Un. Un visage familier.Commissariat de Police, Paris, 1990. 14h30.« - Nom et prénom ?
Soupire. Le blond serre les mâchoires en fixant ses menottes.
- Vous me l'avez déjà demandé, vous avez mes papiers.
- Nom, et prénom, répète le flic en le fusillant du regard.
Dean déteste les poulets. Le jeune homme fixe l'autre avec son uniforme bleu et son air du gars avec un balai coincé dans l'orifice le plus bas de son anatomie. Un sourire crispé étire ses babines, et d'une voix rauque, il répète :
- Dean, Antoine, White.
L'autre lui offre une moue revêche, pas franchement convaincue.
- C'est quoi ça Dean White, américain ?
- Ca vient de mon père, soupire le français en fixant le mur.
- Mère française, père américain, donc, fait l'autre en tapant sur son clavier.
Est-ce que les commissariats sont comme ça partout ? Dean observe celui qui l'a, quelques heures plus tôt, émasculé en public. Et dire qu'il aurait pu le maîtriser en deux/deux avec un petit sortilège. L'avantage d'avoir toutes les données dans le crâne, c'est qu'on connaît toutes les entourloupes possibles. Mais pas aux yeux d'un humain lambda, bien entendu ! Encore une règle stupide qu'il est las de respecter. Le jeune homme tourne son menton de gauche à droite, ses jambes tressautant en rythme avec le son du clavier.
- Vous refusez toujours d'avouer le meurtre malgré les faits accablants ? demande l'agent en se tournant vers lui.
- Quels faits ? grommelle Dean en scrutant son regard froid.
Silence. Pendant une fraction de secondes, ils s'observent en chien de faïence.
- Bien, fait finalement le flic en se levant. Lève-toi. On va visiter ton 5 étoiles. »
Deux. L'oiseau en cage.Commissariat de Police, Paris, 1990. 22h53.
« - Eh, ma jolie, approche ... ricane grassement un détenu à travers les barreaux de sa cage. Le sauvage dont les bras dépassent des barres métalliques lui adresse un coup d'œil obscène, alors que Dean continue de fixer le sol.
Large de muscle, l'humain a largement la capacité de mettre ce petit dégueulasse au tapis. Lui tordre les os de ses bras flasques serait d'une facilité déconcertante, mais il a tout intérêt à sortir d'ici au plus vite. Ses narines recrachent une bouffée d'air, tandis que son corps reste parfaitement inerte. Ne pas craquer, ne surtout pas flancher et réduire ce misérable en bouillie organique. Ce serait si facile.
- Dean ?
L'intéressé lève les yeux, reconnaissant le timbre de cette voix entre toute. Plus encore, l'accent purement anglais et la voix rauque de Giles sont uniques en leur genre.
- Tiens, lâche-t-il d'une voix cynique, qu'est-ce qui vous amène à Paris, Guilses ?
L'Anglais lui jette un regard désapprobateur derrière ses lunettes brillantes. Avec sa veste en tweed et sa cravate plissée, il fait sacrément tâche. D'un geste automatique, l'Observateur agrippe ses lunettes pour les essuyer, avant de les remettre sur son nez légèrement bosselé. Il a les traits déjà marqués pour son âge, et la fatigue se lit aisément sous ses yeux sombres.
- Je ne suis pas là pour faire l'éloge de tes frasques, alors allons droit au but : On a besoin de toi de toute urgence.
- On ?
- Le conseil.
Le mot claque dans son esprit et glisse dans ses veines tel un poison acide. Il est comme un coup de fouet qui oblige tous ses muscles à se tendre et son corps à s'élever. En quelques secondes à peine, l'humain est à quelques centimètres des grilles, mains entourant les barres glacées de sa cage.
- Vous savez ce que je vous dis à vous et au conseil ? crache Dean en tendant ses muscles, ses jointures virant au blanc aspirine.
Pour simple réponse, son interlocuteur arque un sourcil.
- Allez-vous faire mettre, bien profond !
- Encore une fois, ton raffinement linguistique m'épate, ironise-t-il en glissant ses grandes pattes dans les poches de son pantalon en tweed. Plus sérieusement, Dean. Nous avons là une impasse qui m'amène à toi, historiquement parlant, nous avons affaire à une nouveauté pour le moins ... problématique. Crois-tu que je serais venu à toi, dans le cas inverse ?
Dean desserre ses poings des barreaux, fronçant les sourcils tout en jetant un coup d'œil aux prisonniers d'à côté.
- Hm, dis adieu à tes petits copains, fait-il en s'écartant, on s'est arrangé pour te faire libérer.
- Vous croyez que je vais devenir redevable et accepter votre offre ? s'esclaffe Dean en s'écartant, ses prunelles avisant un Policier portant un trousseau de clefs. Même pas en rêve Rupert.
- C'est ce qu'on va voir, tu me dois au moins une audience, assure l'Anglais en haussant les épaules.
- C'est ce qu'on va voir, Rupert.
Peu convaincu, le blond fixe l'agent qui ouvre la porte. Vu sa gueule, l'arrivée du Britannique n'était pas du tout prévue.
- Sortez avant qu'on change d'avis, ordonne l'officier.
- Si vous insistez, sourit le Parisien en s'extirpant de la cage, non sans adresser un sourire victorieux aux autres détenus. Salut les filles ! »
Ses doigts s'agitent rapidement en l'air dans leur direction, alors que Giles a déjà tourné les talons.
A suivre ...