only god forgives (alice)

alice, alice, alice. le cœur au bord des lèvres, qui crève. un enfer sur l'éther des rêveries vaines, qui peine. dis, alice, es-tu cette tasse ébréchée, cette porte ni ouverte, ni fermée, cette serrure sans clé ? es-tu cette rose qui peine éclose se fane, l'osmose de l'ange qui s'enamoure du profane ? mais, pourquoi tournes-tu en rond, alice ? insensée, pourquoi refais-tu le même chemin, pourquoi chantonnes-tu le même refrain ? alice. si inutile, tellement futile. drape-toi de mensonges, affabule et déambule, dans le velours de leurs songes qui d'amour et d'humour te rongent. jamais tu n'échappe, jamais tu ne rattrape. mais qui t'abuse, alice, qui t'abuse ? indocile pantin du destin, disloqué dans les mains du malin, avoue ; tu ne sais rien. alors joue, joue encore de tes airs fiers. cache, cache encore les frasques de l'amer. et ignores. tu le fais si bien. ah, l'audace, elle roule sur ta langue, malice, prompte comparse de tes sarcasmes exsangues. effrontée, cesse donc l'indécent ballet, n'as-tu donc jamais appris le respect ? silence. insolence. où donc est notre place dans ton palace vide de sens ? bannis et honnis, tu es l'ironie sur nos plaies qui t'indiffèrent, t'exaspèrent, te désespèrent. oh, alice, tu es si lointaine, que jamais nous ne ferions que frôler l'univers qui t'enchaîne, controversée souveraine aux milles migraines.

alice, alice, alice. si légère, si précaire. es-tu déjà tombée, alice ? t'es tu déjà brisée ? non, non, arrête de courir, de mourir après le temps qui s'effile et t'effile, tu le sais, ce lapin blanc est bien trop dément pour tes sourires d'enfant. il est déjà loin, alice, tu souffle et t'essouffle pour l'écho incertain de celui qui t'a volé le remède et l'intermède. l'infini de ton agonie. l'éternel de ta querelle. alice. volatile en cage, es-tu le ravage où le naufrage ? tu es douleur et douceur, solitude et certitude, lunaire et solaire.  tu es ombre et lumière, furibonde chimère. oh, alice, paradoxal mystère, tu es l'éphémère qui s'égratine et chagrine, fantôme cousu d'hématomes qui égare sa tombe au cœur de l'hécatombe. qui te comprends ? qui te comprends, porcelaine pleine de haine, de peine, poupée aux sourires contrefaits, aux rêves défaits ? personne, et tu ne le sais sais, fatale illusionnée puisqu'en ce monde tu vagabondes tes mânes effarées là où jamais tu ne trouveras la paix.

alice, alice, alice. désastre et des astres. pour toujours eux & jamais toi. aux âmes douloureuses, aux infâmes heureuses qui s'invitent entre les cloisons osseuses de ton crâne de malheureuse, tu hurles et te désarticule, fidèle gardienne des vérités de l'humain, qui à toi dévoile la nature du plus sain au plus malsain. alice, dis-leur, que tu n'es pas malade, que c'est d'eux que tu te barricades. non, laisse, laisse et efface, pour que ce qui ressasse se fasse fugace. laisse, laisse et blesse. alice, petite vengeresse, petite princesse, tu bascules, accumule, mais que laisseras-tu dans le sillage de tes noctambules ?

alice, c'est ainsi qu'elle t'a appelée, qu'elle t'a aimée. alice, ça roule sur ta langue dans un arrière-goût amer, comme un souvenir perdu en mer. alice, ça ne veut plus rien dire, juste un mot, juste un nom à fleur de peau, qui rêve de mourir. alice, du jour au jour indécise & insoumise, tu dévies l'amour en d'impensables détours & te réfugie encore du haut de ta terrible tour. « alice ... » tu soupires, d'un sourire navré balaie les banalités quand ta nuque vient se reposer contre le dossier du canapé. tu n'as pas envie d'en parler, pas envie d'y penser. alice, toujours à éviter, à se dérober. tu voltige sur un fil qui s'effile, tangue, obstinée, à poursuivre l'indicible volonté. mais d'un regard il insiste & sur le bord de ses lippes pincées, tu lis les mots qui vont s'égarer, te blesser. & tu en as marre d'être blessée, tu veux juste, pour une fois, être celle à laquelle on a rien à reprocher. « non, je n'abandonnerais pas. on en a déjà parlé » que tu murmures, renfrognée. tu ne veux pas remuer le passé, tu veux encore t'aveugler, t'enliser dans le suaire mensonger de tes chimères fissurées sur tes rêves désabusés. tu as tout quitté, alice, folle & frivole petite alice, tu as tout abandonné, pour tout recommencer. tu ne regrettes rien, ce & ceux qui t'égratignent & que tu assassines des vérités qu'eux même ignorent & qui pourtant te dévorent. tu ne regrettes rien, rage, sauvage & volage, tu n'a plus besoin des autres, plus besoin que de toi. « si tu te fais prendre ... » « je me ferais pas prendre. » que tu coupes, cinglante. tu ne veux pas y retourner, jamais, tu ne veux plus affronter les murs froids, le beau-père qu'inlassable tu déçois & qui s'obstine à faire de toi ce que tu n'as jamais été & qu'il a toujours voulu que tu sois. indépendante, alice, trop confiante, à la fois altruiste & opportuniste. tu files dans les ombres d'un monde sénile qui n'a pas de place pour toi, toi & ton cœur qui explose, que tu réfrènes & enchaînes entre les cloisons maudites de ta candeur illicite.  « putain, tu pourrais vivre dans un palace, avec ton autre père & faut que tu vives dans cet appart miteux comme la fugueuse que t'es pour chercher un connard qui en a rien à foutre, justement, de toi.  » & tu le sais, tu le sais que tu pourrais, qu'il ne rêverais que de t'aider, à sa façon maladroite, étroite. parce que tu es son seul souvenir d'elle, si belle, elle & ses sourires, ses délires, son originalité qui l'a toujours attiré & qui n'est désormais que le vestige d'un amour défait. mais tu ne veux pas, ne peux pas ; il t'a trop fait enduré, pauvre petit monstre fragile & futile, qu'on envoie à l'asile pour réparer ce qu'il pensait déréglé & qui ne la jamais été. il ne comprend pas, ne comprendra pas, comme tous ceux qui sont autour de toi. tu es destinée à être seule, alice, seule avec tes supplices, seule avec les espoirs qui te tiennent debout. alors tu lèves ton majeur dans un sourire moqueur, t'empare de ton sac, ouvre brutalement la porte que tu claques. « je t'emmerde alex. »

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